La compagnie Kiroul existe depuis 1998. Elle est nombreuse, un peu dépressive, plutôt joyeuse, et très largement gersoise. Il y a eu les Fautifs, des contes à rebours, et l'écriture d'Eric Durnez, toujours là, quelque part.

Puis, il y a eu 2017. La compagnie décide alors de changer de paradigme et de révolutionner ses manières de faire et de créer. Depuis, elle questionne le rapport au public, au temps, à l’espace... dans un théâtre d’absurdités philosophico-physiques, abordant les questions existentielles avec profondeur, humour et étrangeté.

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Après "2points0" [2018], elle commet son extension, "Allant vers" [2021] : des poèmes visuels semi-bavards questionnant la perte de repères, y mêlant des personnages librement issus de ses névroses, aux spectres de Jacques Lacan, Michèle Torr, Philip K. Dick et même Francis Cabrel, les bons soirs. C'est une affaire de nuit noire, d'espaces vastes et reculés, de public ébloui.

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Après le Purgatoire et l'Enfer de Dante, elle poursuit sa traversée de la Divine Comédie pour créer leur pendant paradisiaque, "Jours" [2025], un spectacle de petit matin pour place publique, où la joie se révèle dans les fêlures.

En parallèle, elle ambitionne de dénaturer l’œuvre de Proust dans "A la recherche" [2026], pour une expérience immersive éternellement work in progress où le public se retrouve devenir participant, acteur et critique. Car elle aime faire des choses in(dé)finies avec les gens qu'elle croise. Des tentatives de créations évolutives, des projets scolaires qui ne projettent rien et déscolarisent l'esprit, du théâtre invisible qui traverse le temps.

La compagnie Kiroul a créé le lieu culturel en plein champ, La Petite Pierre, à ses débuts. Elle y est toujours en résidence permanente, comme une voisine de cœur, une cousine préférée, ou une sœur de sang. Les deux structures sont aujourd'hui indépendantes mais restent complices.